Interview exclusive

WANG XIAOLIN, Secrétaire de la Fédération Internationale de Wushu, Directeur de l'Administration Générale des Sports (Wushu) Chinoise et Président de la Fédération Chinoise de Wushu a accordé le 25 janvier une interview exclusive dans laquelle il explique comment le Wushu se prépare activement pour les JO et affirme que la Chine est non seulement tenu d'obtenir de bons résultats mais doit également reflèter l' image d'un grand pays.


Les Jeux Olympiques, un tremplin pour le Wushu.

Journaliste: Le Wushu, enfin programmé dans une compétition officielle, est un aboutissement pour beaucoup. Cela n'a pas toujours été simple mais tout le monde s'y est investi. L'échéance avance à grands pas et pour la première fois, le Wushu effectuera son entrée en scène aux Jeux Olympiques de Pékin 2008. Cette décision du CIO donnera un formidable élan au Wushu, qu'en pensez-vous personnellement ?

WANG XIAOLIN: Le 26 décembre 2006, le CIO, en adressant une lettre à tous les comités nationaux olympiques ainsi qu'aux régions concernées, a donné son accord pour que le Wushu soit intégré aux JO de Pékin en démonstration. Cette décision a sûrement dû en décevoir beaucoup qui espèraient voir cette discipline représentée en compétition officielle. En réalité, en examinant de plus près la Charte du Comité Olympique ainsi que le code de procédure du CIO, on comprend tout de suite que réussir à obtenir cette autorisation est déjà assez exceptionnel.

Nous pensons que le Wushu incarne parfaitement la culture chinoise. Et depuis que le CIO nous a donné son aval, nous sommes sûrs que cela a eu de fortes répercussions dans le monde. Je vous donne un exemple: au mois de novembre dernier s'est tenue à Pékin la neuvième édition du Championnat Internationale de Wushu. Dans ce genre de compétition, on enregistrait une trentaine de pays différents, puis une cinquantaine. L'année dernière, 89 pays (plus les Régions spéciales comme Hong Kong) étaient représentés. Et parmi tous ces pays, il est intéressant de constater la venue de pays qui traversent actuellement une période de crise comme l'Afghanistan, l'Irak, la Libanie... C'est pourquoi lors de la cérémonie d'ouverture de cette compétition, voir ces pays défiler portant fièrement leurs drapeaux dans le centre olympique de Pékin m'a profondément touché(...) Oui, vraiment l'accord du CIO a eu une très grande influence sur cette discipline qui représente parfaitement la Chine.

J'aborde souvent ce point avec les Directeurs du CIO ainsi qu'avec les autres Comités Olympiques qui partagent eux aussi cette vision. A tel point que ces nombreux dirigeants entrevoient un réel espoir pour le Wushu et veulent persévérer pour développer ce sport. Mon avis reste qu'en adressant cette requête au CIO, le Wushu s'est fixé un objectif primordial, celui de se populariser dans le monde entier. Bien sûr ce n'est pas son unique objectif. Il faut bien admettre que n'importe quel sport souhaite être représenté aux Jeux Olympiques car toutes les attentions (que ce soit au niveau du Ministère et du Gouvernement comme au niveau du CIO) y sont deslors fixées et c'est grâce à ceci qu'une véritable popularisation est possible. On peut citer cet exemple: par le passé, que ce soit le Judo au Japon ou le Taekwondo en Corée, tant qu'aucun de ces deux sports ne figuraient au programme des JO, un réel développement était compromis.

Je pense donc que le Wushu doit continuer à avancer quoi qu'il arrive. Même si aujourd'hui il ne fait pas encore partie des compétitions officielles, nous avons toujours le temps de nous battre pour le faire accepter. Et depuis que je travaille à la réalisation de cet important projet, j'ai appris à accepter et surmonter toutes les difficultés pour justement mener à bien ce projet.

Bien sûr, mis à part sa fonction sportive qui saute aux yeux de prime abord, on retiendra également une fonction que l'on oublie souvent liée à la santé. Comme je le dis souvent, nous marchons sur 2 jambes. Autrement dit, nous devons non seulement chercher à promouvoir un sport à part entière, mais en même temps quelque chose de complètement inhérent à la culture chinoise et ses particularités. Citons le TAIJI QUAN: en réalité, nous le présentons à la fois comme une discipline sportive mais aussi comme une discipline permettant un « développement » du corps par l'entraînement. Vous pouvez le constater partout dans le monde, le TAIJI QUAN reste une forme de pratique très complète car elle nourrit à la fois le corps et l'esprit, surtout dans la richesse des enseignemenrs philosophiques (chinois) qui en découle. Je pense donc que tous ces aspects incarnent on ne peut mieux la pensée chinoise. Le Wushu doit saisir cette opportunité historique en redoublant d'efforts, en surmontant tous les obstacles pour ainsi enfin un jour devenir discipine olympique à part entière. C'est pourquoi nous devons continuer de prendre des mesures fortes pour favoriser sa promotion dans le monde entier. C'est dans cet esprit que la Fédération Chinoise de Wushu a déjà élargi le nombre de ses membres à 120 personnes.